Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/156

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

çoit quinze livres par année : on lui en donne ainsi pour ses bestiaux, à raison de six livres par tête pour le gros bétail, et d’une livre pour le menu.

Quoique les ouvriers ne travaillassent pas aux mines quand je me trouvai à Parajd, cependant je ne manquai pas de les visiter pour voir une fois encore ces magnifiques nefs souterraines, telles que je les avais déjà contemplées à Maros Ujvár. Les vaisseaux sont ici moins vastes ; mais peut-être ont-ils plus de proportion dans leurs formes. L’eau, en dégouttant du sel, produit une substance que les Hongrois appellent sóvirág, « fleur de sel », et dont la blancheur vive et mate fait ressortir l’éclat des murs. Vous vous croyez dans une église gothique faite de jaspe, de marbre et d’albâtre. On jeta, par l’ouverture des mines, des bottes de paille enflammée qui traversait l’espace avec le bruit du tonnerre. Lorsque le feu s’éteignait et que nous restions dans l’ombre, nous entendions seulement nos voix résonner sous ces voûtes immenses, ce qui donnait encore à ces nefs quelque chose de mystérieux.

Si l’on admire à Parajd les merveilles que produit la patience des hommes, on peut contempler quelques pas plus loin, à Szováta, un spectacle non moins étonnant, et qui est l’œuvre de la nature seule. A Szováta non seulement le sel monte à la surface du sol, mais encore il s’élève jusqu’à une assez grande hauteur, de manière à former comme une chaîne de collines. Ces collines