Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/159

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si on sait que les produits hongrois sont frappés à la frontière d’Autriche comme ceux d’un pays ennemi, et que la Hongrie est arrêtée dans le développement de sa richesse nationale par les empereurs qu’elle a sauvés avec son épée, on comprendra que ces atteintes portées à la dignité du fisc soient regardées par tout le monde, en Transylvanie, comme chose fort naturelle et parfaitement juste.

Ce qui rehausse le prix des rochers de Szováta et des mines de Parajd, c’est la beauté du pays où ces merveilles sont placées. Pour peu que vous aimiez les montagnes agrestes, les forêts sans fin, vous ne traverserez pas cette contrée sans admiration. Lorsque, après avoir quitté le niveau des fleuves, on commence à s’engager dans les montagnes d’Udvarhely, l’on suit une route qui gravit successivement une chaîne de montagnes de plus en plus élevées, si bien qu’en se retournant au bout de quelques heures et en regardant le chemin parcouru, on pourrait croire que l’on a dit adieu au monde.

On prétend qu’il se trouve aujourd’hui des bisons dans ces forêts. Il est certain qu’on en chassait encore au siècle dernier. Mais, s’ils n’ont pas entièrement disparu, du moins faut-il croire qu’ils sont bien diminués. Les ours ne manquent pas. Quand un Sicule conjecture que l’occasion de vendre une peau d’ours se présentera bientôt, il prend son fusil et marche dans les montagnes jusqu’à ce qu’il trouve une piste. Alors il se repose et