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chapitre XXIV.
Les Sicules.

Un poëte magyar a dit que la Hongrie est une terre sacrée où sont assis, dans un étroit espace, les débris des grands peuples qui remplissent l’histoire du monde. Il y a du vrai dans cette pensée. On retrouve en Hongrie bien des races historiques venues de pays lointains, à diverses époques, et qui se sont rencontrées sans se mêler. Non seulement

Daces, Pannoniens, la fière Germanie,

ont ici leurs représentants ; mais les Romains, qui remplissent le passé, figurent à côté des Slaves, auxquels peut-être appartient l’avenir. Les Juifs, et ces vagabonds de l’Inde qu’on appelle Bohémiens, représentent l’Orient, d’où sont partis également les Magyars. L’étude de ces divers peuples est pleine d’intérêt. Il est curieux d’observer les mœurs, le caractère de chacun d’eux ; et les nuances en sont d’autant plus tranchées qu’elles sont multipliées. Le contraste fait ressortir les différences.

Nous voyons dans les Magyars une nation généreuse