Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/164

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et fière, jalouse de sa liberté, et douée de cette bravoure chevaleresque que la Providence nous a aussi départie. Ses luttes héroïques au moyen âge avec les ennemis de la chrétienté nous sont parfaitement connues ; mais un voile recouvre encore l’histoire de ce peuple aux époques où il campa en Asie. Nous savons vaguement qu’il a fait là de grandes choses : la connaissance des faits nous manque, et nous n’accordons guère d’attention aux Hongrois qu’à partir du dixième siècle, lorsque, embrassant le christianisme, ils entrent dans la grande famille européenne. Il est cependant une tribu magyare, aujourd’hui ignorée, dont l’histoire tient une large place dans nos annales bien avant cette époque. Ce sont les Sicules, reste de ces guerriers redoutables qui ont parcouru l’Europe sous le nom de Huns, et qui formaient l’avant-garde des Hongrois modernes. Les Sicules, je l’ai déjà dit, descendent des soldats d’Attila. Retirés depuis treize siècles dans des montagnes éloignées, ils ont gardé pieusement leurs souvenirs, et le nom du fameux roi des Huns est encore populaire parmi eux. Un puissant intérêt historique conduit donc le voyageur au milieu de cette tribu sans mélange, dont le sol ne porte pas d’hommes de race étrangère, et qui a nécessairement conservé son caractère et sa physionomie.

Dans un autre ouvrage, nous avons essayé de combattre l’opinion depuis long-temps admise sur la laideur