Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/170

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et le commissaire du cercle, sont aptes à rendre la justice dans les causes qui ne dépassent pas vingt-quatre, douze et six florins : le nombre des florins déterminant l’étendue de la peine.

N’est-il pas étonnant que de semblables institutions comptent bientôt treize siècles d’existence ? qu’elles aient été en vigueur pendant que nos pères recevaient la rude et longue éducation du moyen âge ? Où vit-on jamais plus de vraie liberté, plus de véritable intelligence du gouvernement populaire ? On est forcé d’admirer le développement de cette tribu, chez laquelle s’établit de si bonne heure cet équilibre du pouvoir auquel aspirent les sociétés modernes.

Notez en outre que la plus parfaite, la plus raisonnable égalité, régnait entre tous. Quand les armées sorties de la Germanie s’emparent d’un nouveau sol, les principaux chefs, qui exerçaient un droit de patronage sur les hommes de guerre, font peser leur autorité sur les soldats devenus possesseurs. Ils tendent tout d’abord à s’en faire des vassaux, et ils y parviennent. Parmi les Huns et les Hongrois, le chef commande dans la marche et dans la bataille, mais il n’a aucune autre supériorité sur les guerriers, et le dernier soldat peut appeler le vezér, le dux, devant les magistrats chargés de rendre la justice. Au moment de la conquête, les nations vaincues sont soumises au servage ; chaque homme