Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/172

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qui occupent le premier rang sont les primores, « les grands ». En cas de guerre ils doivent armer et conduire plusieurs hommes, suivant leurs moyens. Après eux viennent les primipili, qui servent à cheval, et les pixidarii, qui sont les fantassins. Ces expressions s’expliquent naturellement par l’organisation militaire à laquelle est soumise la tribu. Tous les Sicules naissent soldats. Ils sont tenus de garder la frontière pendant la paix, et de fournir dans la guerre un nombre fixé de combattants. C’est là leur seule obligation. Chacun s’arme à sa manière, suivant ses ressources. De là vient que la distinction de rangs est déterminée par l’arme du soldat. Pour prix du service militaire, les rois de Hongrie accordent aux Sicules de nombreux privilèges, celui, entre autres, de ne payer aucun impôt.

Nous expliquons la constitution politique des Sicules telle qu’elle existe dans les lois ; mais, en réalité, depuis la chute de la monarchie hongroise, elle a reçu de graves atteintes. En 1562 les Sicules s’insurgèrent parce qu’on avait amoindri leurs privilèges ; la révolte étouffée, beaucoup de rebelles perdirent leur liberté et devinrent sujets des « grands » restés fidèles. Lorsqu’au 17e siècle, la Transylvanie se donna à l’Autriche, les empereurs ne consentirent pas à laisser toute la « nation » participer aux prérogatives nobiliaires. Ils respectèrent les « grands », mais exigèrent un impôt des « cavaliers » et des « fantassins » . Quelques sièges payè-