Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/174

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Ajoutons que parmi eux les filles héritent des « biens mâles » à défaut des fils ; que le voisin, et non le fisc, succède à celui qui meurt sans héritier ; et enfin (ceci n’est pas le moins curieux de leurs privilèges) qu’ils ont la faculté de porter devant le prince les procès pour héritage d’une valeur de plus de trois florins.

On comprend que je ne puis donner sur la constitution sicule des détails étendus. Toutefois je crois en avoir dit assez pour faire connaître le caractère des fils des Huns. Cette division par castes militaires, cette obligation de prendre les armes qui leur est imposée par les rois, montrent qu’ils ont gardé l’ardeur guerrière de leurs aïeux. En effet le Sicule est avant tout batailleur ; il porte sur sa physionomie l’indice de sa bravoure ; il a l’expression du courage, comme d’autres ont celle de la ruse. Entrez dans sa chaumière, il vous montrera avec orgueil de bonnes armes bien fourbies, qui lui servent de temps à autre à tuer les ours de ses montagnes, mais qui, à la première occasion, enverraient des balles aux grenadiers de l’empereur. Cette humeur belliqueuse des Sicules éclate à chaque pas dans l’histoire du pays. Il ne se livre pas de bonnes batailles sans eux. Dans leur révolte de 1562, ils avaient 40 000 hommes sous les armes, c’est-à-dire le quart de toute la population. Les rois, qui protégeaient dans les Saxons des marchands et des ouvriers, récompensaient en eux le courage militaire. C’est pour prix de leur bra-