Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/176

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nations », consentaient à donner des contributions volontaires, bien qu’ils payassent exactement le seul impôt, celui du sang, que les princes pussent exiger d’eux ? Ne les vit-on pas en 1692 offrir spontanément 22 000 florins aux états, et doubler cette somme l’année suivante ?

Comme on le voit, les Sicules apportaient un certain esprit d’indépendance dans le service militaire qu’ils devaient aux rois de Hongrie. Aussi la population incorporée dans les régiments-frontières, qui remplit seule aujourd’hui l’obligation jadis imposée à tous, regrette-t-elle sans cesse les anciens jours. Bien qu’il porte avec répugnance l’uniforme autrichien, le Sicule n’en est pas moins excellent soldat. Une fois sous les armes, l’honneur militaire, comme autrefois le patriotisme, le fait agir, et il défend jusqu’à la mort le drapeau qui lui a été confié. Ce sentiment du devoir se communique à sa famille. Il y a un an, le feu ravagea Beretak, un des lieux où cantonnent quelques colons militaires d’un régiment sicule. Les hommes étaient absents au moment où éclata l’incendie. Ce fut aux femmes d’agir. Elles n’eurent que le temps de ramasser à la hâte quelques objets, et de se précipiter hors des chaumières. Savez-vous ce qu’elles emportèrent en abandonnant tout le reste ? les armes de leurs maris.

Les régiments sicules se sont signalés durant les guerres napoléoniennes. Malgré leur séjour en Allemagne et leurs relations continuelles avec les troupes au-