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LES CONTES DES FÉES.

êtes trop heureuse, s’écria la marquise de…, d’être dans un commerce si agréable tantôt avec les muses tantôt avec les fées ; vous ne pouvez pas vous ennuyer, et si je savais autant de contes que vous je me trouverais une fort grande dame. — Ce sont des trésors, répliqua madame D…, avec lesquels on manque ordinairement de bien des choses nécessaires. Toutes mes bonnes amies les fées m’ont été jusqu’à présent peu prodigues de leurs faveurs ; je vous assure aussi que je suis résolue de les négliger comme elles me négligent. — Ha ! madame, dit la comtesse de F….. en l’interrompant, je vous demande grâce pour elles ; vous nous devez encore quelques-unes de leurs aventures : voici un lieu tout propre à nous les apprendre, et vous n’avez jamais été écoutée avec plus d’attention que vous le serez aujourd’hui. — Il semble, dit madame D…., que j’avais deviné une partie de ce que vous souhaitez. Voici un cahier tout prêt à vous lire ; et pour le rendre plus agréable, j’y ai joint une nouvelle espagnole, qui est très vraie, et que je sais d’original.