Page:Aulnoy - Contes des Fées (éd. Corbet), 1825.djvu/595

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Enfin ils voguèrent sept jours et sept nuits ; ils étaient en pleine mer aussi tranquilles que sur un canal, lorsqu’ils furent rencontrés par un vaisseau corsaire. Le capitaine ayant été frappé, quoique d’assez loin, du brillant éclat des étoiles qu’ils avaient sur le front aborda la chaloupe, persuadé qu’elle était pleine de pierreries. Il y en trouva en effet ; et ce qui le toucha davantage, ce fit la beauté des quatre merveilleux enfants. Le désir de les conserver l’engagea à retourner chez lui pour les donner à sa femme qui n’en avait point, et qui en souhaitait depuis longtemps.

Elle s’inquiéta fort de le voir revenir si promptement car il allait faire un voyage de long cours, mais elle fut transportée de joie quand il remit entre ses mains un trésor si considérable : ils admirèrent ensemble la merveille des étoiles, la chaîne d’or qui ne pouvait s’ôter de leur cou et leurs longs cheveux. Ce fut bien autre chose lorsque cette femme les peigna, car il en tombait à tous moments des perles, des rubis, des diamants, des émeraudes de différentes grandeurs et toutes parfaites, elle en parla à son mari qui ne s’en étonna pas moins qu’elle.

« Je suis bien las, lui dit-il, du métier de corsaire ; si les cheveux de ces petits enfants continuent à nous donner des trésors, je ne veux plus courir les mers, et mon bien sera aussi considérable que celui de nos plus grands capitaines. » La femme du corsaire, qui se nommait