Page:Aulnoy - Contes des Fées (éd. Corbet), 1825.djvu/602

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avons amassées par le moyen de ces chers enfants, il ne nie reste plus rien à souhaiter que de découvrir leur origine.

— Il faut laisser agir les dieux, dit Corsine, ils nous les ont donnés, et sans doute quand il en sera temps, ils développeront ce qui nous est caché. »

Belle Étoile écoutait attentivement cette conversation, l’on ne peut exprimer la joie qu’elle eut de pouvoir espérer quelle sortait d’un sang illustre : car encore qu’elle n’eût jamais manqué de respect pour ceux dont elle croyait tenir le jour, elle n’avait pas laissé de ressentir de la peine d’être fille d’un corsaire : mais ce qui flattait davantage son imagination, c’était de penser que Chéri n’était peut-être point son frère : elle brûlait d’impatience de l’entretenir, et de leur dire à tous une aventure si extraordinaire.

Elle monta sur un cheval isabelle, dont les crins noirs étaient rattachés avec des boucles de diamants, car elle n’avait qu’à se peigner une seule fois pour en garnir tout un équipage de chasse sa housse de velours vert était chamarrée de diamants et brodée de rubis ; elle monta promptement à cheval et fut dans la forêt chercher ses frères ; le bruit des cors et des chiens lui fit assez entendre où ils étaient, elle les joignit au bout d’un moment. À sa vue, Chéri se détacha et vint au-devant d’elle plus vite que les autres : « Quelle agréable surprise ! lui cria-t-il, Belle Étoile, vous venez enfin à la chasse, vous que l’on ne peut distraire pour un moment des plaisirs que vous donnent la musique et les sciences que vous apprenez.