Page:Austruy - Origine de la vaccine.djvu/10

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reculé. L’auteur prescrit les règles suivantes relativement à l’opération : « Prenez le fluide du bouton du pis d’une vache ou du bras d’un homme sur la pointe d’une lancette, piquez-en les bras entre l’épaule et le coude jusqu’à ce que le sang paraisse ; le fluide se mêlant avec le sang, il en résultera la fièvre de la petite vérole. » Il ajoute que la petite vérole contractée par ce moyen sera tout à fait bénigne et n’exigera aucun traitement. Il décrit les caractères que doit présenter le bouton de cette espèce de variole pour pouvoir préserver à jamais, de la contagion de la petite vérole le sujet qui le porte.

Plus tard, d’autres détails recueillis dans les mêmes contrées sont venus confirmer ces prévisions. En 1803, à Ghazepoor, district de Bénarès, la nawaub Mirza-Mchedy-Ali-Kan, voyant son fils atteint de la variole, fit venir pour le soigner un brame nommé Alep Chobg, qui manifesta de vifs regrets de n’avoir pas été appelé plus tût, disant qu’il eût pu prévenir la variole en inoculant le fluide contenu dans la pustule de la vache.

Humboldt prouve que depuis nombre d’années les habitants de la Cordillière des Andes avaient remarqué l’effet préservatif du vaccin. Un nègre, à qui on avait, sans succès, inoculé la variole, se refusait à subir une nouvelle opération, alléguant qu’il avait contracté, en trayant des vaches dans la Cordillière des Andes, une sorte d’éruption semblable à celle qu’on observe au pis des vaches, et qui préserve pour toute la vie de la petite vérole ceux qui ont été atteints de cette maladie particulière.

Mais tous ces renseignements qu’on possède aujourd’hui