Page:Austruy - Origine de la vaccine.djvu/11

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n’avaient pas pénétré jusqu’en Europe ; Jenner n’en avait aucune connaissance.

C’est en Angleterre, au milieu du pays où l’inoculation de la variole était en grande faveur que la vaccine fut trouvée. En 1775, Édouard Jenner, chargé d’inoculer la variole dans les compagnes de Berkeley, observa un grand nombre de personnes sur lesquelles l’opération ne réussit jamais, quelque précaution qu’il prit. À cette époque déjà, il régnait dans le comté de Glocester une tradition populaire, à savoir, que les personnes qui, en trayant les vaches, avaient gagné les pustules du cowpox, étaient à l’abri de la petite vérole. Jenner fut frappé de cette opinion populaire, et, observant que l’inoculation de la variole échouait précisément chez tous ceux qui avaient été atteints du cow-pox, il poussa plus loin ses investigations et rechercha, pour les inoculer, tous ceux qui avaient eu le cowpox, antérieurement. Il put constater que les uns résistaient à l’inoculation de la variole, tandis que les autres contractaient la maladie comme s’ils n’eussent point été atteints du cowpox. Un moment découragé par cette contradiction apparente, il continua ses recherches ; il examina avec plus de soins les éruptions, siégeant au pis des vaches, et il découvrit que ces éruptions différaient singulièrement entre elles, que les unes étaient efficaces tandis que les autres ne jouissaient d’aucune vertu préservative. Ce premier succès obtenu, une difficulté plus grave en apparence se présenta à résoudre : des personnes inoculées du cow-pox reconnu véritable, avaient pu gagner plus tard la petite vérole. Après de nombreuses recherches, Jenner