Page:Austruy - Origine de la vaccine.djvu/16

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tous les doutes, et qui eut alors un long retentissement. Un cocher, le sieur Bodereau, qui n’avait pas eu la petite vérole, et qui pansait un cheval affecté, depuis peu, d’eaux-aux-jambes, alla consulter le docteur Tartra, chirurgien du comité central de vaccine, pour des boutons qu’il portait au poignet, et en tout semblables aux pustules de la vaccine. Cette ressemblance frappa les chirurgiens du comité, qui s’empressèrent d’inoculer à deux enfants la matière fournie par les pustules du cocher. La vaccine la plus régulière se développa sur chacun d’eux, et on put la suivre pendant plusieurs générations. On inocula, en outre, à un autre enfant, la matière de la croûte d’un des boutons du cocher, et cet enfant eut une vaccine régulière qui servit, au bout de huit jours, à commencer une autre série infinie de vaccinations.

Après cela, semble-t-il, la question pouvait être considérée comme résolue. Pourtant cette solution fut encore ajournée. Les découvertes ont leurs destins ! D’autres témoignages affirmatifs néanmoins s’offrirent encore. Ainsi le docteur Cazals, d’Agde (Hérault), réussit également à produire sur deux enfants la véritable vaccine, en leur insérant la matière prise aux talons d’un cheval atteint de grease.

Un fait analogue à celui du cocher Bodereau, mais beaucoup plus récent, a été communiqué, le 29 avril 1865, à l’Académie de Médecine, par M. M. Pichot (d’Eure-et-Loir) et Maunoury. Il concerne un garçon maréchal, âgé de 28 ans, non vacciné, qui, le 5 mars 1856, s’était présenté à