Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 3.pdf/248

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Enfin, pour sa clémence extrême,
Buvons au plus grand des Henris,
À ce roi qui sut, par lui-même,
Conquérir son trône et Paris.


« Il y a ici offense au roi ; mais c’est de la part de l’accusation qui, dans l’éloge de Henri IV, a eu l’inconvenance de voir une offense à la personne de Louis XVIII.

« Le prince de Navarre, dans la chanson qui porte ce nom, est un prince imaginaire ; on lui dit : Faites-nous des sabots, plutôt que de monter sur le trône et de gouverner de travers. Cette chanson n’offre rien d’offensant, puisqu’elle n’a rien de personnel. Elle consacre un fait historique, ce fait que Mathurin Bruneau n’était qu’un sot, qui dans sa démence voulait se faire passer pour un descendant de la maison de Bourbon.


« J’arrive au dernier chef d’accusation.

« On le fonde sur une seule chanson, le Vieux Drapeau : « Cette chanson, dit l’auteur en tête du premier couplet, cette chanson n’exprime que le vœu d’un soldat qui désire voir la Charte constitutionnelle placée sous la sauvegarde du drapeau de Fleurus, de Marengo et d’Austerlitz. Le même vœu a été exprimé à la tribune par plusieurs députés, et entre autres par M. le général Foy, dans une improvisation aussi noble qu’énergique. »

« En effet, on se rappelle qu’à la séance du 7 février 1821, cet orateur guerrier, qu’animaient alors comme toujours le patriotisme et la gloire, s’est écrié : « Mais si jamais, dans sa profonde sagesse, le roi revenait sur sa détermination première ; si l’auguste auteur de la Charte rétablissait le signe que nous avons porté pendant un quart de siècle,