Page:Büchner - La Mort de Danton, trad. Dietrich, 1889.djvu/312

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— « Je suis un ami de ***[1] et je viens vous saluer de sa part. » — « Votre nom, s’il vous plaît ? » — « Lenz. » — « Ah, ah, ah ! n’est-il pas imprimé ? N’ai-je pas lu quelques drames attribués à un monsieur de ce nom ? » — « Oui, mais je vous en prie, ne me jugez pas là-dessus ». — On continua à causer. Il cherchait ses mots, racontait rapidement, mais péniblement ; peu à peu il retrouva son calme, grâce à cet intérieur paisible et à ces visages tranquilles qui émergeaient de l’ombre, au charmant enfant qui semblait concentrer sur lui toute la lumière et qui, avec curiosité et confiance, levait les yeux jusqu’à sa mère silencieusement recueillie dans un coin. Il commença à parler de sa patrie, il décrivit toutes sortes de costumes. On se pressait avec intérêt autour de lui, on contemplait son pâle visage enfantin qui maintenant souriait, on était ravi de la vivacité de son récit. Il se sentit

    1er  juin 1826, à près de quatre-vingt-six ans. Ses restes reposent dans le cimetière de Fouday, et on lit sur sa tombe cette inscription : « Il fut pendant cinquante-neuf ans le père du Ban de la Roche ». Son frère, Jérémie-Jacques (1735-1806), a été un savant antiquaire et philologue, auteur d’un grand nombre d’ouvrages importants. — M. Rothert a donné, en allemand, une intéressante Vie d’Oberlin (Bielefeld, 1847), à laquelle nous avons emprunté les matériaux de cette rapide notice. (Note du traducteur).

  1. Ces *** désignent Kaufmann, que nous verrons apparaître un peu plus tard au cours de ce récit. (Note du traducteur).