Page:Bacon - Œuvres, tome 7.djvu/82

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lesquels on aura pu faire passer l’eau, et l’espace immense que laisse la mer entre le flot et le jusant[1].

En second lieu, il faut mettre aussi une grande différence entre le sable et la terre ; car il n’est point de terre qui ne contienne une sorte de sel nitreux, au lieu que le plus souvent le sable n’en contient pas un seul grain.

De plus, la terre n’est pas pour l’eau un filtre[2] aussi parfait, aussi fin que le sable.

Reste une troisième raison, qui me paroît tout aussi suspecte que les deux autres ; cette raison est que, dans l’expérience de la transmission de l’eau salée, à l’aide des puits, l’eau monte, au lieu que dans celle de la filtration à tra-

  1. La haute et la basse-mer.
  2. Comme nous ne connoissons plus d’autre filtre que l’amabilité dans un sexe, et la santé, la jeunesse, la vigueur dans l’autre, ce mot restant sans emploi, je m’en empare au nom de la physique à laquelle il manque, et pour désigner un corps filtrant ou un instrument de filtration.