Page:Barbusse - Pleureuses, 1920.djvu/110

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Et lui, s’éveillant triste et gauche,
Voudrait rire, malgré son plomb ;
Il essaye une vague ébauche…
Le jour est mort, le soir est long.

Près d’un habit à longues basques,
Il esquisse en l’air, accroché,
Ses pas incohérents et flasques,
Ce vieux qui sait qu’il a marché.
Le dolman à large carrure
Dont il bat le triple galon
Grince avec un bruit de serrure…
Le jour est mort, le soir est long.

Tu danses dans l’or poétique,
Pauvre orateur tenace et laid,
Avec ton destin de boutique
Et tes cauchemars de balai.
Qu’un jeune, auquel rien ne résiste,
Pince la lyre d’Apollon ;