Page:Barbusse - Pleureuses, 1920.djvu/184

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La nuit ! toute ton indolence,
Toute ton âme et tous tes yeux !
Elle a des mots silencieux,
Et tu ne sais que le silence !

Sous le ciel glacial et lourd,
Tu raidis tes membres funèbres,
Sentant passer dans les vertèbres
Le grand tourment du grand amour.

Tu remplis l’ombre sans secousse,
Ses baisers montent sur ta chair,
Sa caresse est comme la mer,
Éternelle, tremblante et douce.

C’est l’amour enfin reposé
Dans l’éternité de l’ivresse ;
Ton poids seul est une caresse
Et tout son corps est un baiser ;