Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/280

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aux dangers les plus imminents. Dans toutes les palissades, dans tous les postes il s’en trouvait toujours un ou deux. Leur devoir était d’exécuter au-devant de l’ennemi une sorte de danse guerrière en avant des leurs et en défi de l’ennemi. Par là ils inspiraient le courage et l’enthousiasme à leurs camarades.

La présence des princes à l’armée semblait être l’annonce de grands événements ; mais un temps considérable devait s’écouler entre le moment de leur arrivée et le jour fixé par les astrologues pour l’attaque des lignes. Les Anglais qui le savaient voulurent mettre ce temps à profit. À l’embouchure de la rivière de Pegu, un peu au-dessus de sa jonction avec celle de Rangoon, et à quelques milles de la ville, sont les restes de l’ancien établissement portugais ou factoterie de Syriane. Bâti sur une colline, mais, à cette époque, couverte de broussailles, entourée d’arbres, il demeurait à peine visible aux bateaux qui montaient ou descendaient la rivière. Un corps considérable de Birmans vint occuper ce poste au mois d’août, avec ordre de garder exactement les anses, les baies du voisinage, en un mot de surveiller la rivière. Ce détachement obtint d’abord quelques succès ; il enleva un grand nombre dé bateaux aux Anglais et parvint à leur interdire la pêche ; grand inconvénient pour eux en ce moment, car les hôpitaux regorgeaient de malades, ayant grand besoin de nourriture fraiche, et auxquels on se trouvait réduit à donner de la viande