Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/34

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faire livrer, comme de coutume, une certaine portion de territoire, pour subvenir à l’entretien des troupes le gouverneur demandait que le subside fût payé en argent tous les mois. Le corps auxiliaire devait entrer immédiatement en campagne contre les Pindarries. C’était donc chose sage que de ne pas lui donner en outre le soin de défendre le territoire qui eût été concédé, d’après l’usage ordinaire.

Assuré de l’appui du gouvernement anglais, Apa-Saheb ne tarda point à prendre un parti. Le moment lui sembla favorable pour s’emparer des affaires et s’assurer de la personne de ses adversaires ; il n’hésita pas. Un détachement de ses partisans s’introduisit dans le fort de Nagpoor ; Dhermajee fut capturée sans aucune difficulté, ses richesses particulières et le trésor public tombèrent en même temps dans les mains de son rival. C’était le 11 avril 1816. Le rajah montra plus de décision dans cette occasion qu’on n’en aurait attendu de lui : il se prononça avec énergie en faveur de son cousin. Trois jours après eut lieu l’intronisation de ce dernier. Le même jour, Apa-Saheb fut solennellement investi par lui de l’administration des affaires, sous le titre de Naëb-o-Mokhtar, c’est-à-dire député avec pleins pouvoirs. Malgré cette investiture légale, il n’en demeurait pas moins entouré de nombreuses difficultés ; la plus grande partie des emplois publics étaient encore remplis par des officiers du rajah précédent, dont le plus grand nombre se trou-