Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/387

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envoyés birmans, quittèrent le camp et se dirigèrent vers le lottoo. L’ambassadeur birman s’avançait alors dans le même lieu par le côté opposé.

Anglais et Birmans arrivèrent ensemble à l’heure et à l’endroit convenu pour la rencontre. Le lieutenant-colonel Tidy et le lieutenant Smith donnaient le bras à deux personnages couverts, de la tête aux pieds, d’ornements d’or et de broderies, habillés d’ailleurs de la façon la plus singulière. Derrière eux venaient quatorze autres personnages tout aussi magnifiquement costumés ; plus loin, grand nombre portant des ombrelles dorées et tout l’attirail d’un noble birman. Tout ce groupe s’avança à pas lents et mesurés ; la magnificence de leurs costumes faisant un contraste bizarre avec l’aspect sauvage et solitaire du lieu de la scène. Quand ils ne furent plus qu’à quelques pas, sir Archibald s’avança vers le kee-woonghee, lui prit amicalement la main et tous deux entrèrent dans le lottoo. On s’assit sur deux rangées de chaises, se faisant face, placées sur deux lignes parallèles, se faisant symétriquement face les unes aux autres. Plusieurs chefs de haut rang, nommés pour assister le woonghee dans ces négociations, s’assirent à ses côtés ; derrière, et en demi-cercle, leurs serviteurs, c’est-à-dire la fleur de l’aristocratie birmane. Tous montrèrent beaucoup de grâce, d’élégance, et la plus extrême politesse dans leurs manières. Le khee-woonghee paraissait âgé d’environ quarante ans ; ses traits étaient beaux, mais sa barbe rare, et ses dents abî-