Page:Barckhausen - Montesquieu, l’Esprit des lois et les archives de La Brède, 1904.djvu/15

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distinctes de son œuvre capitale. Ce mélange accidentel ne remonte sûrement point au temps où vivait notre auteur.

Quant au portefeuille mentionne plus haut, il renferme aussi des pièces, des analyses et des extraits très divers. Mais ce qui le rend précieux, c’est une série de chapitres destinés d’abord à l’Esprit des Lois. L’auteur crut ne devoir point les y insérer ; mais il les conserva néanmoins, comptant les utiliser ailleurs.

Disons, en passant, que, dans les dossiers dont nous indiquons le contenu, nous n’avons pas découvert une page se rapportant au livre XXVI de l’ouvrage auquel nous consacrons cette étude.

En revanche, on y rencontre un avant-projet de préface pour les Considérations sur la Grandeur des Romains. Montesquieu le jugea sans doute trop insignifiant et ne le mit pas en tête du livre dont il n’indiquait pas même la pensée fondamentale. La seule chose qui mérite d’en être citée, c’est la déclaration suivante :

« Je n’avais d’abord pensé qu’à écrire quelques pages sur l’établissement de la monarchie chez, les Romains. Mais la grandeur du sujet m’a gagné. J’ai (sic) remonté insensiblement aux premiers temps de la République, et j’ai (sic) descendu jusqu’à la décadence de l’Empire. »

Pour en revenir au manuscrit de l’Esprit des Lois, nous dirons qu’il s’en faut bien qu’il soit en entier de la main de Montesquieu. Les chapitres et même les pages autographes sont relativement rares. Ce sont des secrétaires qui ont écrit on transcrit les vingt-neuf trentièmes peut-être de l’ouvrage. On y distingue jusqu’à cinq on six manières d’écrire. Les caractères sont tantôt très lisibles et tantôt difficiles à déchiffrer, tantôt nets et tantôt griffonnés, tantôt ronds et plus on moins droits, et tantôt longs et penchés follement. Bien des pages ont peu on