Page:Barneville - Le Rythme dans la poésie française, 1898.djvu/103

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De cette simple remarque, je puis déduire, d’une part, que notre vers français est fort capable de subir encore de profondes modifications sans qu’il y ait lieu de crier au scandale, et, d’autre part, que, naturellement, nous pressentons quelles sortes d’obstacles s’opposeraient à l’indéfinie continuité de ses métamorphoses. Puisque chacun de nous a dans l’esprit un même schéma élémentaire du vers français, il est évident que tous essais nouveaux ne sauraient légitimement constituer que des dérivations de ce schéma, élément national de notre rythme. Ce thème unique, c’est la période carrée, la mesure paire. Quant aux tempéraments qu’il est susceptible de comporter, la logique nous indique qu’ils ne devront jamais violer ouvertement la symétrie[1].

  1. La symétrie, ne l’oublions pas, peut, sans disparaître,