Page:Barneville - Le Rythme dans la poésie française, 1898.djvu/126

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pas la règle de l’alternance des rimes, et ce, sans que l’oreille en soit choquée :

Né l’enfant des grandes villes
Et des révoltes serviles,
J’ai là tout cherché, trouvé.
De tout appétit rêvé ;
Mais puisque rien n’en demeure,

J’ai dit un adieu léger
A tout ce qui peut changer,
Au plaisir, au bonheur même.
Et même à tout ce que j’aime,
Hors de vous, mon doux Seigneur.

La croix m’a pris sur ses ailes
Qui m’emporte aux meilleurs zèles,
Silence, expiation,
Et l’âpre vocation
Pour la vertu qui s’ignore.

Douce, chère Humilité,
Arrose ma charité,
Trempe-la de tes eaux vives
O mon cœur, que tu ne vives
Qu’aux fins d’une bonne mort[1].

  1. Paul Verlaine, Sagesse.