Page:Barneville - Le Rythme dans la poésie française, 1898.djvu/143

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tive à une synthèse presque impossible. Pour qu’un vers soit perceptible en français, il faut actuellement, et sauf exceptions, qu’il ne mesure guère plus de douze syllabes.

Une langue dont la prononciation permet d’élider certaines syllabes peut, sans lasser l’oreille, se risquer à des mesures de plus grandes dimensions, la durée totale du vers se trouvant, en fait, réduite par l’accentuation. L’anglais a des mètres de seize et dix-sept syllabes ; en grec et en latin, l’absence de la rime et la différence entre les brèves et les longues autorisaient des vers de dix-sept syllabes[1]. Si, dans le cours des âges, la prononciation de la langue française venait à se modifier, il se pourrait donc que la dimension du vers français se modifiât également,

  1. Voy. Clair Tisseur.