Page:Barneville - Le Rythme dans la poésie française, 1898.djvu/144

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ce qui se produirait encore au cas où notre mémoire auditive arriverait, à force d’habitude, à acquérir plus de force et d’acuité. L’hypothèse n’est nullement invraisemblable.

Le maximum du vers varie de la sorte, suivant le génie des langues. En poésie, comme en musique, le sens de la cadence ne se perd qu’alors que l’intervalle entre les mesures est trop considérable pour que l’oreille arrivée à la fin d’une mesure quelconque se rappelle la fin de la mesure précédente. Quand la voix a prononcé treize syllabes, nous nous souvenons peut-être de la treizième syllabe du vers précédent. Mais jugez de l’effet, si l’on s’avise, comme il est nécessaire dans toute strophe, de mètres croisés ou alternés qui rejettent souvent les rimes à quatre ou cinq vers d’intervalle !