Page:Barneville - Le Rythme dans la poésie française, 1898.djvu/30

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cependant que j’ahanne
A mon blé que je vanne
A la chaleur du jour.

Quelle joie, au sortir des fabliaux et des mystères, d’entendre cette fauvette qui nous arrive, comme disait Sainte-Beuve, « toute chantante et ailes déployées » ! Nous ne tarderons pas d’ailleurs à aborder le docte Ronsard, parfois si délicieusement mélancolique :

Quand vous serez bien vieille, au soir, a la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant.
Direz, chantant mes vers en vous émerveillant :
« Ronsard me célébrait durant que j’étais belle ! »

Lors, vous n’aurez servante oyant telle nouvelle.
Déjà, sous le labeur à demy someillant,
Qui, au bruit de Ronsard, ne s’aille réveillant.
Bénissant vostre nom de louange immortelle.

Je seray sous la terre, et, fantôme sans os,
Par les ombres myrteux je prendray mon repos ;
Vous serez au fouyer une vieille accroupie