Page:Barneville - Le Rythme dans la poésie française, 1898.djvu/32

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Au bon vieulx temps, un train d’amour régnoit,
Qui sans grand art et dons se démenoit :
Si qu’un bouquet donné d’amour profonde
C’estoit donné toute la terre ronde :
Car seulement au cœur on se prenoit,

Et si, par cas, à s’aimer on venoit
Sçavez-vous bien comme on s’entretenoit ?
Vingt ans, trente ans : cela durait un monde
Au bon vieulx temps.
Or’s est perdu ce qu’amour ordonnoit ;
Rien que pleurs faintz, rien que ruses ou n’oyt ;
Qui vouldra donc qu’à aymer je me fonde,
Il faut premier que l’amour on refonde,
Et qu’on la meine ainsi qu’on la menoit
Au bon vieulx temps.

Puis, c’est Passerat renouvelant encore un vieux mètre oublié :

Viens, ami, viens te promener
Dans ce bocage ;
Entends les oiseaux jargonner
De leur ramage.

Mais escoute comme sur tous
Le rossignol est le plus doux
Sans qu’il se lasse.