Page:Barneville - Le Rythme dans la poésie française, 1898.djvu/34

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Pourquoi faut-il qu’à ces fleurs naturelles du sol français de disgracieuses plantes artificielles se soient mêlées ? Le xvie siècle est fécond en bizarreries : sonnets boiteux, acrostiches, mésostiches ; on compose des pièces « qui se peuvent lire et retourner de trente-huit manières différentes ». Les rimes les plus étranges sont recherchées[1]. Pierre Richelet en a recueilli la curieuse nomenclature.

A côté de ces enfantillages, une tentative non moins chimérique se produisait. Un certain Jean Mousset, s’étant mis en tête de scander métriquement les vers français, traduisait ainsi tout Homère. Pareille expérience fut tentée par Jodelle, puis par Pasquier, Baïf et Nicolas Denisot. Le public, habitué à un rythme tout différent, ne put se plier à cette

  1. Voy. Revue Bleue du 17 octobre 1891 : Une ancienne École littéraire, par M. Raoul Rosières.