Page:Barneville - Le Rythme dans la poésie française, 1898.djvu/36

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D’autre part, le vieux décasyllabe a fini par lasser. On lâche de le rajeunir en le césurant à l’hémistiche. Cette coupe toutefois disparaît vite ; elle ne renaîtra, je crois, qu’au xixe siècle.

Cependant, Régnier, déjà, protestait contre cette foison d’innovations, et ses vers, malgré la mode violée, n’en étaient pas moins harmonieux. Signalons aussi quelques rares mètres impairs de plus de sept syllabes. Le vers de neuf syllabes réussira à Malherbe accidentellement comme plus tard à Molière. Ronsard s’amuse à tâter de l’hendécasyllabe et du reste s’en excuse aussitôt, prétendant que ces vers « ne sont ni ne furent jamais agréables ».

En somme, on doit convenir que le rythme n’a pas suivi au xvie siècle une marche aussi rapidement ascendante que les autres élé-