Page:Barneville - Le Rythme dans la poésie française, 1898.djvu/51

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tivement, on ne peut lui refuser la science consommée du rythme. Il ne reconnaît pourtant d’autres règles que celles inventées pour les besoins de sa cause ; il n’y a chez lui que des cas particuliers ; chaque pièce a sa poétique spéciale, chaque nuance de sentiment ou d’idée a son accompagnement. Rien d’inutile d’ailleurs ; point de chevilles. Si j’ajoute que jamais La Fontaine ne s’est interdit le rejet ; qu’au contraire il en joue magnifiquement ; qu’il distribue les césures en dépit de Malherbe ; qu’il rime envers et contre tous principes alors en usage, peut-être se fera-t-on une vague idée du merveilleux instrument que le bonhomme a su créer ?…

Mais voyez combien il est vrai que les théories poétiques sont exclusivement personnelles ! Nul ne s’est aventuré sur les traces de La Fontaine. Le vers libre de Musset, par