Page:Barneville - Le Rythme dans la poésie française, 1898.djvu/63

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Malheureux l’homme qui fonde
Sur les hommes son appui !
Leur gloire fuit et s’efface
En moins de temps que la trace
Du vaisseau qui fend les mers,
Ou de la flèche rapide,
Qui, loin de l’œil qui la guide,
Cherche l’oiseau dans les airs ?

Où trouver adaptation plus parfaite de la forme au fond que dans les stances suivantes :

Le soleil perce l’ombre obscure,
Et les traits éclatants qu’il lance dans les airs.
Rompant le voile épais qui couvrait la nature,
Redonnent la couleur et l’âme à l’univers.
O Christ, notre unique lumière !
Nous ne reconnaissons que tes saintes clartés ;
Notre esprit t’est soumis ; entends notre prière,
Et sous ton divin joug range nos volontés.

Souvent notre âme criminelle
Sur sa fausse vertu, téméraire, s’endort.
Hâte-toi d’éclairer, ô lumière éternelle !
Des malheureux assis dans l’ombre de la Mort !