Page:Barneville - Le Rythme dans la poésie française, 1898.djvu/64

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Malgré leur mérite, au point de vue rythmique proprement dit, ces poésies n’offrent, on le voit, aucun caractère spécial. Ce serait plutôt aux oubliés du grand siècle, aux Maynard, aux Godeau, aux Gombault, à Saint-Amand, Maucroix, Théophile, Segrais, qu’il faudrait demander ce que sont devenues depuis Malherbe les différentes variétés de rythmes.

Rappelez-vous les Conseils à un Courtisan, où Maynard modèle si exactement son vers sur toutes les nuances de son idée :

Alcippe, reviens dans nos bois,
Tu n’as que trop suivi les rois
Et l’infidèle espoir dont tu fais ton idole ;
Quelque bonheur qui seconde tes vœux,
Ils n’arrêteront pas le temps qui toujours vole
Et qui, d’un triste blanc, va peindre tes cheveux.
La cour mesprise ton encens.
Ton rival monte et tu descends,
Et dans le cabinet le favori te joue.