Page:Barneville - Le Rythme dans la poésie française, 1898.djvu/68

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dant cent ans[1]. Non pas que cet âge spirituel n’ait produit çà et là d’exquises mièvreries, mais aucun tempérament poétique ne s’y révèle. On ne saurait vraiment prendre au sérieux ni J.-B. Rousseau, ni Lamotte-Houdart, ni Voltaire, ni Le Brun, ni Delille, ni Pompignan. L’ode ne sort guère de la strophe de dix vers, que, je ne sais pourquoi, on appelle encore « la plus belle des strophes françaises », alors que bien souvent elle en est la plus monotone. On connaît celle-ci, quia fait la réputation de J.-B. Rousseau, et qui est, avec l’Ode à la Fortune, le meilleur de son bagage poétique :

J’ai vu mes tristes journées
Décliner vers leur penchant ;
Au midi de mes années,
Je touchais à mon couchant.

  1. Voy. Souriau.