Page:Barneville - Le Rythme dans la poésie française, 1898.djvu/69

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La mort, déployant ses ailes,
Couvrait d’ombres éternelles
La clarté dont je jouis,
Et, dans cette nuit funeste,
Je cherchais en vain le reste
De mes jours évanouis.

Si nous voulions absolument trouver un poète au xviiie siècle, je crois que c’est encore vers l’humble Ducis qu’il faudrait nous tourner ; et précisément parce qu’à aucun point de vue il n’est de son siècle. La musique de ses vers, qu’il produisait « comme un bûcheron qui chante dans les bois en faisant ses fagots », surprend agréablement dans le concert de fausses notes de ses contemporains :

Ruisseau peu connu, dont l’eau coule
Dans un lieu sauvage et couvert,
Oui, comme toi, je crains la foule,
Comme toi j’aime le désert.