Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/271

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tus à plate couture. Ce fut à cette époque que je fus blessé et obligé de quitter le champ de bataille malgré moi.

Le 16 septembre, l’armée était à Coron. Santerre commandait la colonne, mais, à la suite d’une mauvaise manœuvre, il fut obligé de se reployer, après avoir perdu plusieurs bouches à feu. Une ordonnance vint m’avertir de cette déroute ; je donnai l’ordre au général Salomon de partir pour Doué et de prendre avec lui quatre bataillons, afin de rallier la troupe, avec ordre de ne point la laisser entrer dans la ville et de camper. Les ordres et les bataillons arrivèrent assez à temps pour empêcher une plus grande déroute. J’avoue que j’en ai pleuré de colère, mais j’étais au lit, extrêmement malade.

J’observe que je ne recevais aucune nouvelle du général Canclaux ; aucune correspondance n’était établie ; je lui envoyais tous les jours un courrier extraordinaire et lui ne me répondait que par la poste ; j’étais trois ou quatre jours sans avoir de ses nouvelles ; je restai donc sur la défensive. Dans la première lettre que je reçus de lui, il me demandait où était l’ennemi, que lui ne pouvait le trouver. Il avait bien raison : l’ennemi ne pouvait être sur lui, puisqu’il était toujours sur nous.