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journal de ma vie

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Chantelou s’y retirerent[1] ; et mon pere y vint aussy, où il demeura fort peu. Un intendant des finances de France, nommé Videville, s’y vint aussy refugier ; mais, a cause de ces autres, il voulut s’aller tenir a Removille d’ou mon pere revenoit se refaire d’une grande maladie.

1587. Au commencement de l’année 1587 ma mere accoucha de mon jeune frere Affrican. On nous mena a Nancy sur l’arrivée de la grande armée des reitres qui bruslerent le bourg de Harouel sur l’automne[2]. Mon pere eut une tres grande maladie a Nancy, qu’il eut au retour du voyage de Montbeliart[3], et que Mrs de Lorraine et de Guyse eurent esté quelques jours à Harouel.

1588. En l’année 1588 on nous donna un autre precepteur nommé Gravet, et deux jeunes hommes, appellés Clinchamp et la Motte ; ce premier pour nous apprendre a bien escrire, et l’autre a danser, jouer du luth, et la musique. Nous ne bougeames de Harouel ou Nancy, ou mon pere arriva à la fin de l’année,

  1. Voir à l’Appendice. VI.
  2. « Ilz (les ennemis) mettent le feu indifferement en toutes les maisons des gentilshommes, abbayes, bourgades et villages d’ou ils delogent et partout ailleurs ou ilz peuuent entrer. Hier en marchant monsieur de Lorraine vit dix huict grands villages en feu. Ilz ont brulé vne maison au baron d’Ossonuille, treze villages d’vne terre au sr de Bassompierre et sont logés asteure en vne aultre et en vne terre du comte de Salm. »
    (Lettre de Caspar de Schomberg au roi, du 13 septembre 1587. Bibl. imp. 500 Colb. t. X. fol. 213).
  3. À la suite du combat d’Auneau, le duc de Guise et le marquis du Pont-à-Mousson poursuivirent les débris des reitres dans le comté de Montbéliard.