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Page:Bauclas - Le Mort s’est trompé d’étage, 1946.pdf/120

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le mort s’est trompé d’étage

() 118 LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE CHAPITRE XVIII - . Elles étaient toutes deux dans la petite chambre de Françoise. Chambre de jeune fille, gaie et bánale. Françoise avait l’air inquiet, méfiant. Pourtant elle s’efforça d’être aimable. Installe-toi bien, dit-elle en avançant un petit fauteuil bas. Non, dit Évelyne, en jetant son chapeau sur le divan, non. Assieds-toi, Bobette. Ce n’était pas une invite gracieuse, c’était un ordre, sec comme le « Prends un siège » d’Auguste à Cinna. Évelyne se pencha vers la petite qui, machinale- ment, avait obéi ! Sais-tu que Lucien est soupçonné d’avoir assassiné Victor Maravon ? Que demain, peut- être, il sera arrêté ? Françoise eut un geste qui semblait dire : « C’est navrant, mais qu’y puis-je ? » Il est suspect à cause de certaines coïnci- dences matérielles qui peuvent très bien s’expli- quer. Mais surtout parce qu’il refuse de se justifier au sujet d’un papier que lui avait dérobé Victor. On se figure que j’étais menacée à nouveau et que Lucien a voulu me libérer définitivement. Or ce papier, tu le connais, Bobette ? C’est la confession que Raoul et toi avez été contraints de signer à Roche-Marie, un certain soir… Tais-toi, laisse-moi parler ! Du geste elle repoussa Françoise qui bondissait, hagarde, des larmes roulant sur ses joues.