Aller au contenu

Page:Bauclas - Le Mort s’est trompé d’étage, 1946.pdf/121

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
119
le mort s’est trompé d’étage

LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE 119 — Lucien ne veut pas livrer à la Justice le secret de ces ignominies. Car, si elles étaient connues, il y aurait bien des chances pour que ta mère en soit informée. Imagines-tu ce que pourrais être une telle révélation, pour elle qui chérit toujours, sans un soupçon, sans un doute, la mémoire de ce misé- rable Raoul ! Écoute-moi, Évelyne ! Cette abominable confession, Lucien nous l’a arrachée, revolver en main ! Il avait la fièvre, il s’est figuré… Comment ose-tu me dire cela, à moi ! Mais, petite malheureuse, j’avais tout deviné, et j’ai averti Lucien de ne pas toucher aux aliments qu’on lui servait ! Il était affaibli, certes, mais tout à fait lucide ! Que veniez-vous faire dans sa chambre, la nuit,. alors que vous le croyiez malade ? La vé- rité, allons ! Effondrée, repliée sur elle-même, les coudes aux genoux, Bobette murmura à voix basse : Raoul voulait l’endormir… pour lui prendre… ses pierres précieuses… il voulait simuler un cam- briolage… - Et toi, quel était ton rôle ? Je… je devais tenir le tampon de chloroforme pendant que Raoul ferait une piqûre… Et tu étais complice ! Complice d’un voleur et d’un assassin ! Non essaya de protester la jeune fille. I D’un assassin, répéta Évelyne. Toi, Bobette, qui avais été élevée si pieusement ! Je t’en prie, je t’en prie, Évelyne, aie pitié ! sanglotait la petite ; tu ne sais pas combien Raoul était insinuant, cajoleur… Ah ! tu crois que je ne connais pas Raoul B