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Page:Bauclas - Le Mort s’est trompé d’étage, 1946.pdf/125

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le mort s’est trompé d’étage

LE MORT. S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE 123 penche avec tant de douleur vers son Maître mort. Elle s’était assise sur le coin du divan et s’inclinait vers la petite créature faible et coupable qui gémis- sait au creux du fauteuil. Bobette ! souviens-toi combien je t’ai aimée quand tu étais petite ! J’étais une enfant solitaire et je me rappelle ma joie quand on m’a dit que Raoul ramenait une nouvelle femme et qu’elle avait une petite fille ! On t’a dressé un lit dans ma chambre. Je te vois encore arrivant, toute mi- gnonne, mais dépaysée, le cœur gros. Je t’ai dit : << Tu seras ma petite sœur ! » Avec quel élan tu t’es jetée dans mes bras ! 1 Françoise eut un long soupir. Bobette ! une fois déjà tu as failli tuer Lu- cien. Est-ce que tu vas recommencer ? Est-ce à nous, les victimes, de porter les conséquences du crime dont tu étais complice ? 1 Les longs cils courbes qui, baissés, dessinaient une frange soyeuse sur les joues de Françoise se re- levèrent, dévoilant ses yeux bruns, pleins de larmes. J’irai, dit-elle à voix basse. Ah ! merci, Bobette ! Et tu verras, tu seras récompensée. Ce policier n’est pas une brute ; il saura bien sauvegarder ta réputation. Et tu seras délivrée de Victor, ne le comprends-tu pas ? Ce . doit être horrible de vivre toujours sous cette me- nace ! Allons, viens ! Mais d’abord, remets-toi un peu de poudre… Évelyne avait gardé son taxi, qui attendait en bas. Quai des Orfèvres, dit-elle, au Palais de - - Justice. Le chauffeur ouvrit des yeux effarés. Qu’est-ce