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le mort s’est trompé d’étage

LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE Mais la sonnerie du téléphone retentissait. Lam- blin décrocha, avec impatience. Allo ! oui, ici l’inspecteur Lamblin. Drouard entendait dans l’écouteur résonner une voix. Il ne percevait, lui, que de sèches vibrations d’ébonite, mais, sous l’effet de ces << clac-clac >> répétés, la physionomie de Lamblin exprima la stupeur, puis la colère : Clac, clac, clac, clac, clac, clac !… Comment ! Mais ce n’est pas possible ! Clac, clac, clac, clac, clac !… 130 - Lamblin coupa les « clac » en raccrochant avec fureur. Puis il lâcha une bordée de jurons, d’une tenue littéraire nettement inférieure aux « Impré- cations de Camille », mais qui les dépassaient de beaucoup en dynamisme. Tonnerre des îles ! exhala-t-il enfin, comme une ultime et bénigne bouffée de vapeur après l’explosion. Il se tourna vers le patient Drouard : On a cambriolé cette nuit l’appartement de la rue Forest. Si le Victor a trouvé avant moi ce qu’il cherche, je n’ai plus qu’à me pendre ! Il ne dit pas un mot pendant le trajet et sauta sur le trottoir, avant même que la voiture eût stoppé. Le concierge sortit en se lamentant : Quelle affaire ! Que va dire M. Patru, quand il reviendra ! Le matelas, l’édredon, on a tout éventré ! - Comment l’homme est-il entré ? Hier soir, vers 11 h. 30, on a sonné. J’ai tiré le cordon et quelqu’un est entré qui a crié « Mar- tin » en passant devant la loge. Il y a des locataires de ce nom, je ne me suis pas inquiété. Il avait bien choisi son moment assez tard pour qu’on ne