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Page:Bauclas - Le Mort s’est trompé d’étage, 1946.pdf/147

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le mort s’est trompé d’étage

u OF LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE 145 » - Écoutez, ça vaut le coup. Voilà pas mal d’années de ça. Victor et moi, on se connaissait du régiment, on était resté copains. J’avais moi aussi des embêtements avec la police. Victor était à ce moment larbin chez un ministre qui habitait un petit hôtel près de la Muette. Je lui téléphone un soir « Viens, qu’il me dit, mon patron n’est pas là ». Le ministre, qui était garçon, avait filé inco- gnito pour une petite fugue. Les domestiques en avaient profité pour aller au cinéma, Victor était resté à m’attendre. Je lui dis : « Les flics sont à mes trousses ». Vous ne savez pas ce qu’il invente ? Il me fait coucher dans le lit de son patron ! Arrivent les flics. Il les laisse visiter la maison. Mais : « Ici, c’est la chambre de M. le Ministre. Il est un peu souffrant, il est déjà couché ». Et tran- quillement il entr’ouvre la porte. J’avais pas de lumière, bien sûr. Je me retourne, furieux : « Ah Faites excu se, çà qui est-ce qui se permet ? monsieur le Ministre !… » Ils se sont retirés sur la pointe des pieds. Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! » _ Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! 1 » (J’ai eu envie de faire : Ho ! Ho ! Ho ! Ho ! dit Bertin qui suivait la lecture. Mais j’ai eu peur qu’ils m’entendent). >> Le lendemain j’ai filé et suis passé en Espagne où j’ai fait peau neuve. Vous voyez que je dois une sacrée chandelle à Victor. » L’inspecteur parcourut d’un ceil distrait les salamalecs amicaux par lesquels s’achevait la conversation. ERRO Voilà un gaillard dont je serai heureux de faire la connaissance. Vous voyez, Bertin, comme on a tort de présenter sa biographie au téléphone.