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Page:Bauclas - Le Mort s’est trompé d’étage, 1946.pdf/160

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le mort s’est trompé d’étage

158 LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE dans les pneus du fuyard, mais un léger cahot fit dévier le coup et la balle se perdit. Victor se retourna, comprit, et accéléra furieusement. Dès lors ce fut une poursuite folle, une randonnée de cauchemar. L’orage se rapprochait et, pour comble, la pluie avait redoublé de violence. La nuit tombait, car l’heure d’été, alors, n’était en avance que de soixante minutes sur le soleil. Van Laar alluma ses phares. Les gouttes frappées par la lumière mettaient comme un rideau perlé entre les chas- seurs et l’homme traqué. Celui-ci filait sur Bougival, y fit des détours et des crochets nombreux, pointa à droite vers Mal- maison, remonta vers les bois de Saint-Cucufa. Il fallait toute l’habileté, toute la haine attentive aussi de Van Laar pour ne pas le perdre de vue. Enfin, quel est son plan ? fit-il tout à coup. Il cherche l’accident. Pour nous, bien entendu. Il espère qu’à un tournant, à cette vitesse et sur le goudron mouillé, nous déraperons et irons nous fracasser contre un arbre ou contre un mur. = Victor était sorti du bois à Garches. Il reprit la route de Vaucresson, y traça de vertigineux méandres et la voiture, obligée de ralentir un peu aux tournants des rues, n’arrivait pas à gagner du terrain sur la souple et nerveuse Studebaker. Le bois du Butard. La route était droite et la Maybach prit plus de vitesse. Soudain Van Laar freina violemment. Une voiture venant de la Celle ou de Bougival avait appuyé sur sa gauche pour prendre le virage à la corde. Son conducteur, par un brusque coup de volant, reprit sa droite, mais ne put freiner à temps, et l’on entendit le coup