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Page:Bauclas - Le Mort s’est trompé d’étage, 1946.pdf/161

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le mort s’est trompé d’étage

LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE 159 sourd de son pare-choc contre un arbre. Les puis- santes mains du Hollandais avaient habilement opéré la manœuvre qui l’avait lancé à droite, puis redressé. De la casse ? cria-t-il à l’homme qui avait bondi de l’autre voiture et, très rouge, examinait son radiateur. - Non, rien de sérieux. Van Laar et Lamblin repartirent. On avait perdu trois minutes. Trois de gagnées pour Victor. Van Laar jura entre ses dents. Croyez-vous qu’il ait continué tout droit ? Non. J’ai l’impression qu’il a pris — il con- sulta la carte sous son enveloppe de mica cette petite allée qui va vers Louveciennes, en passant sous le château de Beau-Regard. Le cadran marqua 120, 130… Ah ! le voilà ! Il a dû croire à une collision, en entendant le choc et il a ralenti pour s’orienter. Non, mon vieux, nous ne te lâchons pas ! Ils fonçaient dans les rafales d’eau qui les inon- daient. Les éclairs incessants trahissaient toujours la présence de la moto, qui ne parvenait pas à s’échapper. Lamblin croyait vivre la légende du Chasseur maudit. Cette fantastique poursuite n’au- rait donc pas une fin ? Cela finira tout de même ! se dit-il, mais par une catastrophe ! Pout lui ou pour nous, ou pour tous les trois, mais ça ne peut pas finir autrement. Dans la ligne droite, la voiture gagnait du ter- rain. C’est pourquoi Victor multipliait les crochets. Il prenait des virages aigus, où la moto s’inclinait et semblait devoir verser. Mais, avec un sens mer- veilleux de l’équilibre, il se redressait. La Maybach, 1 13 - -