Page:Bayle - Dictionnaire historique et critique, 1820, T16.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

AVERTISSEMENT
SUR
LA SECONDE ÉDITION. [* 1]

La première chose dont j’avertis mes lecteurs est que presque toutes les remarques qu’ils ont pu voir ci-dessus [1] conviennent et doivent être appliquées au travail de cette seconde édition.

Je les avertis en second lieu que j’ai été bien fâché qu’un amas de circonstances, dont il serait fort inutile de les entretenir, m’ait contraint de joindre à ce qui avait déjà paru ce que je faisais de nouveau. Je n’ignorais pas que cela pourrait déplaire à ceux qui avaient acheté la première édition ; mais enfin j’ai espéré qu’ils seraient assez raisonnables pour recevoir mes excuses.

Ils n’ont pas dû s’imaginer que la seconde édition ne serait en rien préférable à la première ; car il a fallu nécessairement qu’ils crussent que je corrigerais toutes les fautes dont je me pourrais apercevoir, et que les additions et les corrections qui étaient à la fin de chaque tome seraient insérées chacune en sa place naturelle. Cela seul pouvait donner la préférence à la seconde édition, et causer quelque chagrin à ceux qui avaient acheté l’autre. Il était donc impossible de ne leur pas donner quelque mécontentement. On se trouvait donc réduit de ce côté-là à la différence du plus au moins ; mais de l’autre côté il s’agissait de la satisfaction toute entière de ceux qui n’avaient point encore le livre, et qui le voulaient avoir. Ils eussent été bien mécontens de la division en deux alphabets. On pouvait s’imaginer avec quelque vraisemblance qu’ils étaient en plus grand nombre que ceux qui s’étaient pourvus de la première édition. Une longue expérience a fait connaître que cette sorte d’ouvrages alphabétiques se réimpriment plusieurs fois, lors même qu’ils sont très-défectueux. On s’est donc trouvé dans l’alternative ou de ne contenter pas tout-à-fait un certain nombre de gens, ou d’en contenter tout-à-fait un plus grand nombre : la raison a donc voulu qu’on prît le dernier parti.

Il y avait un milieu à suivre : c’était d’imprimer à part les additions ; et de les insérer aussi dans la seconde édition. Ceux qui n’avaient pas encore acheté eus-

  1. * 1702, en 3 vol. in-fol.
  1. Dans la préface de la première édition.