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AVERTISSEMENT SUR LA SECONDE ÉDITION.

moire, qu’il a couru d’étranges bruits, et bien ridicules, touchant son procès. J’examinerais ce que tant de gens s’imaginent, sans beaucoup de raison peut-être, qu’il aurait rendu de plus grands services à la France pendant ses dernières campagnes, s’il n’eût préféré au bien public ses intérêts particuliers qui étaient de faire durer la guerre, ou s’il n’eût pas eu des ordres limités. Ces gens-là prétendent qu’il n’était à la tête de l’armée, que comme les légats du pape à la tête du concile de Trente, c’est-à-dire qu’il fallait qu’il attendît par la poste un renouvellement continuel d’inspiration. Enfin, je tâcherais de trouver le véritable milieu, quant à ses mœurs, entre son oraison funèbre et certains écrits qui ont été imprimés [1].

Il n’y a personne qui ne voie qu’étant hors d’état de remplir un plan de cette nature, je suis fort excusable de n’entamer point de tels articles.

J’ai oublié dans la préface de la première édition l’une des causes qui me portent à citer de longs passages latins ; c’est qu’il y a bien des gens qui lisent mon livre sans avoir qu’une petite connaissance du français mais le latin leur est bien connu, et ainsi, par le secours de la citation, ils peuvent entendre parfaitement ce que je veux dire.

Ceux qui se donneront la peine de jeter les yeux sur les marges de ce Dictionnaire sont priés de se souvenir que les citations que j’ai fait marquer par un chiffre sont celles que j’ai trouvées dans les auteurs dont je rapporte des passages. Ce n’est point à moi à répondre de celles-là.

Le 7 décembre 1701.
  1. On ne parle pas de tous ; car la plupart sont des satires si fades, si impertinentes et si manifestement suspectes de calomnie, qu’on ne doit y avoir aucun égard.