Page:Beaumarchais - Œuvres choisies Didot 1913 tome 1.djvu/15

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SUR BEAUMARCHAIS. ix

eonne que c'est à peu près là Tbistoire de Reauniar- chais.

En tel e (l'Eugénie, dans une dissertation inti- tulée ; Essai sur le genre dramatique sérieux, il re- jiroduit avec assez, de chaleur et d'adresse tout ce qu'on avoit déjà pu alléguer en faveur du drame ; mais il dissimule, atténue ou élude les objections les plus fortes, c'est-à-dire celles qui sont tirées des conséquences du genre , plutôt que du genre même ; et ce genre , il le met sans façftn au-dessus de la tra- gédie et de la comédie , de l'une pour la vérité , de l'autre pour l'intérêt, de toutes deux, pour la mora- lité. Diderot avoit dit tout cela ; Beaumarchais n'y ajoutoit rien, et son drame, qui avoit réussi , n'eu avoit pas besoin; ra:iis , il faut l'avouer, il avoit un peu la manie des faclinns ^ et il vouloit, à toute force, jilaider pour ou contre quelque chose. Avec toute sa moralité , Eugénie ne put échapper au re- proche d'indécence ; on se récria beaucoup contre cette grossesse d'une jeune lllle qui ét(jit tombée dans le piège odieux tendu par un séducteur, croyant se livrer aux embrassemenls légitimes d'un époux.

Les Deux Amis n'eurent pas , à beaucoup près , autant de succès qu'Eugénie. Il faut sans doute croire à l'équité des jugements du parterre, quand le temps les a confirmés. Cependant si l'on pouvoit opposer à l'effet de la représentation celui de la

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