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CONTE ARABE

étoit fière & decidée. En descendant à la vive lumière de ces flambeaux, ils s’admiroient l’un l’autre, & se trouvoient si resplendissans, qu’ils se croyoient des intelligences célestes. La seule chose qui leur donnoit de l’inquiétude, c’étoit que les degrés ne finissoient point. Comme ils se hâtoient avec une ardente impatience, leurs pas s’accélérèrent à un point, qu’ils sembloient tomber rapidement dans un précipice, plutôt que marcher ; à la fin, ils furent arrêtés par un grand portail d’ébène que le Calife n’eut pas de peine à reconnoître ; c’étoit là que le Giaour l’attendoit avec une clef d’or à la main. Soyez les bien-venus en dépit de Mahomet & de toute sa sequelle, leur dit-il avec son affreux sourire ; je vais vous introduire dans ce palais, où vous avez si bien acquis une place. En disant ces mots, il toucha de sa clef la serrure émaillée, & aussi-tôt les deux battans s’ouvrirent avec un bruit plus fort que le tonnerre de la canicule, & se refermèrent avec le même bruit dès le moment qu’ils furent entrés.

Le Calife & Nouronihar se regardèrent avec étonnement, en se voyant dans un lieu qui, quoique voûté, étoit si spacieux & si élevé, qu’ils le prirent d’abord pour une plaine immense. Leurs