Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 2.djvu/224

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Qu’est-ce qui est donc arrivé à cette famille ? ROSALIE Ruinées, mon cher monsieur, ruinées, la pauvre dame et ses demoiselles ! Je ne vous dirai pas comment ça s’est fait, mais on ne m’ôtera pas mon idée de la tête. Voyez-vous, quand les hommes d’affaires arrivent derrière un mort, on peut bien dire : v’là les corbeaux ! Ils ne laissent que ce qu’ils ne peuvent pas emporter. MERKENS La maison n’est plus bonne, hein, Rosalie ? ROSALIE Pour personne, monsieur Merkens, pour personne. MERKENS Pourquoi ne cherchez-vous pas une place ailleurs ? ROSALIE Est-ce que ces demoiselles pourraient se passer de moi, pas plus que moi d’elles ? Je suis une bouche de trop, ça, c’est vrai ; mais je gagne bien ce que je mange, allez. Il ne faut pas penser, mon pauvre monsieur Merkens, à déjeuner avec nous. Autrefois, quand je vous voyais venir à cette heure-ci, je savais ce que parler veut dire, vous trouviez